Le mardi 14 mars 2023
La DARES est une mine d’informations sur l’emploi et la formation. Une fois de plus, l’une de leurs récentes publications apporte des enseignements intéressants, cette fois-ci sur l’utilisation du CPF. Pour tous ceux qui s’intéressent à la question, nous ne pouvons que vous recommander de faire un tour sur le site mentionné.
Les résultats portent actuellement uniquement sur une enquête en sortie de formation, les résultats de l’enquête sur les entrants étant encore à venir. Les tableaux sont clairs, précis. On ne saurait trop recommander aux OF d’y passer quelques minutes pour saisir les lignes de force de ce mode de financement.
Pour notre part, nous relevons quelques points :
– Les inscriptions se font très majoritairement à l’initiative du bénéficiaire (c’est le cas de trois quart des inscrits). Le CPF atteint donc bien son but de « Compte Personnel ».
– Les délais de décision d’inscription sont assez courts, deux tiers des personnes s’inscrivant dans les semaines qui suivent la décision. Encore une fois, voilà un point à porter du crédit du système qui permet manifestement une réalisation rapide une fois la décision prise.
– 8 formations sur 10 ont au moins un objectif professionnel. Voilà un chiffre un peu surprenant lorsque l’on sait que ce dispositif est conçu dans un but de professionnalisation uniquement. 17% des formations sont suivies par des personnes ne déclarant ni objectif professionnel, ni finalité professionnelle. Ce chiffre est étonnamment élevé.
– On peut s’attarder un peu sur le permis de conduire : 71% des inscrits le justifient par un besoin d’utilisation dans la vie quotidienne, 49% pour les loisirs, devant la nécessité pour se rendre au travail (47%). Faut-il dans ce conditions maintenir ce type de formation dans le dispositif CPF ? N’est-on pas plutôt ici dans du traitement social ?
– Sur 100 formations ayant une date de fin prévue en novembre 2021, 81 sont terminées au moment de l’enquête. Et sur ces 81, 54 sont certifiantes mais seulement 32 certificats ont été obtenus. Cela représente une perte en ligne considérable. Est-ce bien cohérent avec la difficulté d’accès au RS pour les organismes certificateurs ?
– Autre (et dernier) sujet d’étonnement : le CPF a servi à des salariés pour suivre une formation obligatoire. Par définition, ces formations s’imposent à l’employeur et devraient être financées par lui.N’y a-t-il pas ici un détournement de l’objet du CPF?