Le jeudi 23 décembre 2021
A l’occasion d’une conférence de presse de l’AJIS qui s’est tenue le 13 décembre 2021, trois spécialistes se sont exprimés sur le bilan à tirer de la réforme de 2018.
Claire Pascal, vice présidente des acteurs de la compétence, (ex-FPP) considère que de bonne choses ont été faites, mais déplore deux difficultés : le « trou dans la raquette » que constitue l’absence de CPF pour toute la fonction publique, mais surtout le réel angle mort que constitue l’abaissement du seuil de 249 à 49 salariés pour bénéficier des fonds mutualisés. Le risque est, dit-elle, « de voir l’employabilité des salariés menacée ».
Michel Beaugas, secrétaire confédéral FO est pour sa part beaucoup plus critique. S’il se déclare satisfait sur deux points, l’alternance et la vocation « professionnalisante » du CPF, il déplore dans les faits une baisse effective des droits à la formation : la monétisation du CPF a entraîné selon lui une baisse mécanique. Et l’on constate par ailleurs une baisse des durées moyennes des formations suivies. Nous sommes passés, constate-t-il, de 140 heures à 40 heures en moyenne. Il rappelle enfin que la loi adoptée n’a pas suivi les recommandations de l’ANI qui avait été négocié par les partenaires sociaux.
François Falise, conseiller technique de la CPME, considère que la réforme a effectivement été le big bang annoncé et qu’elle a beaucoup apporté sur l’alternance mais aussi la gouvernance. Mais il regrette lui aussi la modification du seuil pour avoir droit au financement mutualisé et se demande également quelle est la réelle efficacité des fonds consacrés à la formation des chômeurs, lesquels fonds ne sont de ce fait plus disponibles pour les entreprises.
Commentaires Adelson : la réforme de 2018 a été effectivement adoptée à la suite d’un ANI qui n’a été respecté ni dans son esprit ni dans sa lettre. Un certain nombre d’angles morts apparaissent à l’usage et les salariés ne ressortent pas comme les bénéficiaires de cette réforme. Les PME entre 50 et 249 n’y retrouvent pas non plus leur compte, loin s’en faut.
Les discussions paritaires qui ont été initiées cet automne proposeront sans doute des corrections aux défauts relevés. Difficile de savoir pour l’heure si elles seront entendues et suivies.